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Wysiwyg au Carnaval

Comme je m’en voudrais de vous faire rater The événement de l’hiver à Québec, je n’ai reculé devant aucun sacrifice et je me suis jetée dans les rues enneigées et glissantes de la ville pour vous raconter la première journée du Carnaval.

Le temps était magnifique aujourd’hui, nonobstant une température sous abri de -17° agrémentée d’un vent aux alentours de 60km/h ce qui nous donne une température ressentie de…-29°. Si, si, je suis sortie ! D’autant que ces conditions météo doivent durer un peu, et que je dois bien me faire à l’idée que j’irai au boulot lundi par ce froid québécois. Ici, ils disent sibérien. C’est le froid aussi qui m’a fait renoncer hier soir à la cérémonie d’ouverture avec feu d’artifice suivi d’un concert techno. Je suis restée dans mon chez moi avec un bon bouquin.

Tout d’abord, petite description du système multicouches : un t-shirt en coton, par dessus lequel on enfile un pull léger, que l’on recouvre d’une polaire avant d’enfiler le manteau. Sur la tête, un bonnet de laine. Les mains dans deux paires de gants, les pieds dans mes fameuses bottes garanties -30°, un cache-nez remonté jusqu’aux yeux, et me voilà partie pour l’aventure.

J’ai commencé par louper la course de chiens de traineaux. Ils doivent courir comme des fusées, car je ne suis arrivée que vingt minutes en retard sur une compétition annoncée durer 2 heures…

Je suis donc allée à la « flashmob » annoncée sur toutes les radios depuis deux jours. Je rappelle le principe de la flashmob aux néophytes : des gens se donnent rendez-vous via un réseau social (Facebook, vous connaissez ?) à une heure et un endroit précis. Chacun doit avoir travaillé dans son coin une sorte de chorégraphie. Au lieu et à l’heure dite, dans un endroit qui ne s’y attend pas, la musique commence et les flashmobeurs commencent à danser. Çà, c’est le principe. Pour le carnaval, tout le monde était au courant qu’il fallait se retrouver sur l’esplanade Loto-Québec pour apprendre une choré tous ensemble. J’ai vu les journalistes de la télé de Radio-Canada et de diverses radios. Pour une surprise, çà n’en était pas une. Mais, par ce temps hivernal, se trémousser en plein air peut avoir son charme. En tous cas, çà réchauffe.

Juste à côté se tient la compétition de sculpture de glace.

Les gens s’activent sur leur œuvre entourés d’un public admiratif et connaisseur. Une flopée de bus avait lâché dans la ville des centaines de touristes étrangers ébahis et congelés qui commentaient dans leur langue la performance en cours. Des japonais observaient avec attention les gestes des artistes. Au Japon aussi se tiennent des compétitions de sculpture de glace. Dans les prochains jours, les œuvres auront leur aspect final et j’espère pouvoir vous les montrer.

 

 

 

 

 

En marchant précautionneusement pour ne pas glisser et tomber dans l’océan de neige glacée, j’ai repris mon chemin pour aller voir dans le Vieux ce qui se passait. C’est clair: le carnaval est une occasion de stimuler le tourisme hivernal. Il y avait du monde partout dans les rues et déjà pas mal de cadavres de canettes. Le carnaval c’est aussi 2 semaines de beuverie pour certains. La police est sur les dents mais discrète : tout doit se dérouler dans une ambiance familiale et sécuritaire. Les premières arrestations pour état d’ivresse ont eu lieu cette nuit.

Je me suis ensuite livrée à un petit magasinage pour préparer l’arrivée de ma tribu dans 2 semaines, puis j’ai fait un saut chez Le Panetier, ma dernière coqueluche boulangère. Ils font des chocolatines aux amandes délicieuses, avec une pâte croustillante comme chez nous et une crème d’amandes sucrée juste ce qu’il faut. Je m’en vais déguster çà avec un thé à la violette. Santé !

En arrivant devant chez moi, un automobiliste tentait désespérément de sortir de son stationnement. Mettez 15 à 20 cm de neige devant les roues d’une voiture, automatique de surcroit, et imaginez la scène. Un badaud s’est approché de la Hyunday en riant : « les coréennes, çà sait pas passer le banc de neige ! » et il a poussé, rejoint par un autre inconnu. La solidarité automobiliste me réjouira toujours ! Ce que je ne comprends toujours pas, en revanche, c’est pourquoi les québécois, qui connaissent leur hiver voire s’en vantent, n’ont pas une pelle pliante dans le coffre.

Demain, défilé de bonhomme carnaval. Si le soleil est toujours de la partie, je vous raconte…

 

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