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Hiver Québécois

Vitrine de l'épicerie Moisan de Québec

Noël est passé, le jour de l’An arrive, je vous envoie tous mes vœux de bonheur, de santé, de sous, de boulot pour ceux qui en veulent.

Par un heureux échange de bons procédés, je me retrouve en vacances pendant quelques jours dans un  moulin à la campagne. Le frigo -de marque frigidaire, s’il vous plaît- est plein, à la cave le congèl déborde, j’ai plein de livres à lire, de vidéos sur l’ordi, de musiques à écouter, la vie est belle ! Je suis en charge de deux labradors pépères, bien braves et assez obéissants pour que nous ayons une cohabitation bien sympa. Nous avons un contrat : ils ne me réveillent pas le matin et je fais une balade avec eux pendant deux heures à la mi-journée.

J’expérimente donc la randonnée en raquettes. A vrai dire, sans raquettes, marcher est tout simplement impossible. J’en ai fait l’expérience : quand on pose le pied sur la neige, on s’enfonce de 40cm. Pas très pratique pour marcher. Heureusement les amérindiens ont montré aux européens la technique des raquettes. Et moi, c’est Louise qui m’a montré. Une belle rigolade !

Mes premières raquettes sont traditionnelles : en babiche. La babiche c’est du tendon de bovin. Les amérindiens utilisaient du tendon d’orignal. Le réglage des attaches demande un peu d’entraînement. Il faut que la botte vienne se caler dedans, mais pas trop car si le pied dépasse, c’est la chute assurée, je témoigne. Me voici donc partie ainsi équipée, les pieds embarrassés de trucs de 80 cm et pas mal lourds quand même. On dit même qu’il n’y a plus que les européens pour en acheter, tellement elles font « coureur des bois ».

Comme coureur des bois, je ressemble plutôt à un gros canard qui  ne sait pas trop comment poser ses pieds ! Mais je n’ai pas le choix : il va bien falloir que je sorte ces prochains jours pour promener les chiens. Louise trottine devant moi en profitant pour tester la rivière gelée sur laquelle nous nous promenons. Il y a eu un léger redoux cette semaine, enfin, un -5° au lieu d’un -10°, et par endroits la glace craque sous nos pas. Rien d’inquiétant dit-elle, moi je la crois, c’est elle qui sait, mais le son et la sensation n’ont rien de rassurant quand on ne sait pas.

Au rayon des chutes, j’ai commencé par planter une raquette dans un talus dans une descente. Je me suis affalée à quatre pattes dans 1m de poudreuse. Pour se relever, pas d’appui pour les mains, je produis un bel effet comique et Louise est pliée en deux. Arrêt réglage : mon pied est trop en avant dans l’attache et il traverse la raquette quand le pied bascule. Les choses vont mieux après et nous poursuivons notre découverte de la rivière. Je commence à avoir le bon mouvement et chaque pas est moins fatiguant. Il fait un temps super et la météo annonce que çà va durer toute la semaine. Au retour je tombe encore une fois parce que je n’ai pas levé le pied assez haut pour grimper une bosse. C’est que, par moments, la tige arrière de la raquette devient un truc gênant !

Louise et Gaétan sont partis et j’utilise les raquettes de Louise pour ma deuxième sortie. Encore de forme traditionnelles, elles sont plus courtes et cordées en polypropylène et non en babiche. Elles sont plus légères au pied et plus maniables. Je décide d’emmener les chiens avec ce nouvel équipement. Je vérifie les réglages avant de partir, au chaud donc. Çà ne m’empêche pas de les chausser à l’envers. Je ne m’en suis rendue compte qu’en arrivant…Demain je pourrai faire coureur des bois, c’est sûr !

Nous nous sommes payé une belle balade. J’avais l’intention d’aller jusqu’au terrain de golf qui sert l’hiver de terrain de ski de fond et de raquettes, mais au bout d’une grosse heure les chiens se sont plantés le nez en direction de la maison. J’ai d’abord cru qu’ils avaient repéré un chevreuil ou un lapin. Mais que nenni, ils me regardaient puis se tournaient en direction de la maison.

En clair, pour eux, c’était le moment de rentrer. Faut dire qu’ils n’ont pas de « pattes chaudes » aux pieds. Les « pattes chaudes » ce sont les nouvelles bottes en cuir retourné fourrées de laine et isolées -garanties imperméables et isolantes jusqu’à -32° disait l’étiquette- de marque Hot paws (pattes chaudes) que j’ai acheté 40$ (autant dire rien) pendant le « boxing day » (en français dans le texte). Le boxing day, c’est le 26 décembre. Les magasins bradent leurs stocks après les fêtes. Il faisait un temps pourri avec une tempête de grésil et de pluie et j’ai pu magasiner en toute tranquillité, ce qui normalement n’arrive pas ce jour là où tout le monde s’arrache les affaires dans les magasins. Bref, les pattes des chiens ne sont pas isolées à -32 et ils me suggèrent un retour-maison.

Retour face au vent. Là c’est pas la même : j’ai eu l’impression d’avoir le visage lacéré. J’ai remonté mon écharpe sous les yeux. J’ai du améliorer ma technique de raquettes parce que nous sommes rentrés bien plus vite qu’à l’aller ! A moins que ce soit la météo qui m’ait stimulée. Au retour, c’est simple, il faut retirer les deux paires de gants, les quatre couches de vêtements, se tartiner le museau de  karité pour la deuxième fois de la journée et se faire chauffer une bonne soupe ou un chocolat au lait fouetté selon l’heure. Les chiens dorment tranquillement sur leur coussin et moi, je me cale dans le fauteuil profond et enveloppant avec un livre, éclairée par le soleil qui entre par toutes les fenêtres givrées dehors. Le lecteur cd a un plateau de 5 disques et la musique est bonne. Je varie : classique, jazz, blues et trad. Quand la nuit tombe, je parfais ma connaissance de la culture québécoise en visionnant les films que Louise m’a suggéré, et quand je suis fatiguée, je vais me coucher.

C’est plutôt top comme vacances, non ?

 

3 commentaires sur “Hiver Québécois

  1. Top cool même 🙂
    Gros bisous et bonne année z’à toi z’aussi.
    Ici il est tombé qq petits cm de neige cette nuit … je t’entends rire !!!!

    Y a-t-il galette des rois chez toi aujourd’hui ?

    à bientôt (nous on répète ce soir et on pense fort à toi !!!!)

    Bises 🙂

  2. je veux pareil… pourquoi je suis pas en thèse au canada moi :((( Ici il neige, verglace et tout est immobilisé mais j’arrive quand même a aller au labo sniffffffffffffff !!!
    Enjoy for me !!!
    kisses xxx

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